La plupart des gamers friands de beat'em all considèrent trois titres comme incontournables, pour leur riche système de combat ainsi que leur prise en main très technique : Ninja Gaiden (encore plus la version Black), Bayonetta 2 et Devil May Cry 4. A l'aube de son septième anniversaire, ce dernier s'offre une version remasterisée intitulée Special Edition. Les mêmes défauts, peu d'ajouts, mais le jeu reste efficace.
Sorti en 2008, Devil May Cry 4 fut acclamé à l'unanimité. Suivant les traces de son surpuissant prédécesseur (que je trouve toujours bien meilleur), il parvenait à allier la classe folle de son casting à un gameplay profond. C'est toujours à l'heure actuelle un modèle du genre, complet et accessible, tout en proposant une courbe de progression exponentielle. Il suffit d'un peu d'habitude, de pratique, et/ou de regarder certaines vidéos disponibles sur le web pour se rendre compte à quel point tout cela a été mûrement réfléchi. Du lock aux switchs d'armes en passant par les esquives et innombrables combos, la prise en main de DMC4 apparaît comme un bijou de perfection.
D'ivoire et d'ébène ?
Malgré cette hype (méritée) autour du solide système de jeu, énormément d'éléments me gênaient déjà à l'époque. Les phases de plates-formes pouvaient rendre dingue le plus posé et calme des joueurs. La faute à des sauts extrêmement rigides mais aussi et surtout à des caméras capricieuses au possible. Elles ne suivaient pas tout le temps l'action de façon optimale et les angles n'étaient pas non plus forcément bien choisis. Je trouvais très étranges les changements de caméra (souvent brusques) qui survenaient lorsque l'on passait d'une salle à une autre ou pendant des passages bien stressants. Et étant de nature impulsive, la gestion de ces moments fut particulièrement éprouvante pour moi mes manettes. Paix à leur âme...
Un autre détail me gavait au plus haut point : le fait de devoir se taper le chemin à l'envers une fois arrivé au milieu du jeu. Pour rappel, on commence l'aventure en compagnie de Nero puis on refait exactement la même chose dans l'autre sens dans le rôle de Dante. Notre test lors de la sortie initiale relevait déjà ce point négatif. Heureusement que le maniement ainsi que l'attitude désinvolte de Dante permettaient de passer outre cet écueil. Une fois.
Parce que si la grande nouveauté de cette édition réside dans l'ajout de personnages jouables, autant le dire de suite, la perspective de se coltiner les mêmes ennemis, boss et niveaux avec chacun d'entre eux n'excite pas réellement. Encore moins dans les deux sens. Vous l'aurez compris, que vous ayez choisi de jouer dans la configuration d'origine (Nero/Dante), avec Vergil ou bien avec les très sexy Trish et Lady (qui partagent un "scénario" en commun), vous suivrez obligatoirement la même campagne. Nous aurions préféré que les guests aient droit à des épisodes vraiment originaux et différents, quitte à ce qu'ils soient plus courts. Bref, à moins que vous ne découvriez ce titre pour la première fois, vous risquez fort l'indigestion. Enfin, c'était sans compter le gameplay particulièrement bien pensé desdits guests...
Dante dents !
Au-delà de simples skins, les nouveaux acteurs que sont Vergil, Trish et Lady proposent véritablement un système de jeu bien prenant et distinct, qui n'a rien à voir avec celui de Nero, déjà très différent de celui de Dante. En gros, si vous appréciez la prise en main maîtrisée de DMC4, au point de refaire sans cesse les mêmes stages pour améliorer vos skill et scores, il est difficile de passer à côté de cette Special Edition.
Quand Lady, moins mobile que ses pairs, joue sur la distance avec différentes armes à feu, Trish se montrera plus vive tout en mettant de grands coups de Sparda (une épée géante rappelant celle de Nightmare dans SoulCalibur) ! Vergil, quant à lui, tel un samurai, privilégie les attaques-éclairs et se téléporte littéralement sur ses victimes, ne leur laissant pas le temps de toucher le sol. A noter que tous les personnages partagent les sphères rouges (la "monnaie" du jeu) accumulées. Cela sert énormément pour débloquer nouvelles techniques et aptitudes pour les autres. C'est d'autant plus utile si l'on veut s'attaquer au mode de difficulté "Chevalier Sombre Légendaire". Ici, nous avons tout simplement affaire à des armées entières d'adversaires en lieu et place des habituels petits packs. L'écran grouille littéralement d'ennemis et à nous de nous en débarrasser avec style. Bien évidemment sans trop de bobos.
A moins que vous n'ayez jamais posé les yeux sur Devil May Cry 4, le traitement haute résolution et les bonus (comme les costumes ou les cut-scenes) sont loin de justifier l'acquisition de cette Special Edition. Maintenant, si vous ne jurez que par la prise en main très élaborée du titre de Capcom, alors le simple fait de savoir que 3 autres personnages au style unique et un mode de difficulté plus hardcore ont été ajoutés suffira probablement. Pour ma part, j'ai apprécié à l'époque mais ne trouve pas les features suffisantes pour palier les défauts de base (progression de la campagne, problèmes de caméra, phases de plates-formes) et me pousser à refaire l'aventure dans tous les sens. A essayer au moins une fois afin de saisir l'engouement autour du titre.